Etape 3 - Orange Walk - En remontant la New River
Mardi 24 janvier. C'est dans la petite enceinte du port de Belize City, dans le prolongement du quai principal où débarque chaque jour le flot des touristes et des croisiéristes du monde entier que j'ai booké la veille mon excursion pour les ruines de la cité maya de Lamanaï***. 85 $ américains. Autant dire une petite fortune. Et pour cause, Belize City reste le principal point d'ancrage dans la région des grands bateaux de croisière. Bienvenidos los gringos et los dineros ! Pour le petit Frenchie que je suis, c'est une grosse arnaque. Mais comment faire autrement. Depuis Orange Walk, il m'aurait fallu payer aussi l'aller-retour vers Belize en plus des 75 $ de l'excursion. Du coup, cela revient au même... et m'économise un peu de la fatigue accumulée par le long voyage qui m'a amené ici.

Belize est recouvert aux trois quarts par une végétation luxuriante. L'eau y est plus présente que partout ailleurs en Amérique centrale. Les rivières s'enfoncent profondément dans le paysage jusqu'aux pieds des Mayas mountains, la petite chaîne de montagne qui traverse le pays du nord au sud. C'est au coeur de cette végétation dense faite de forêts épaisses, de jungles et de mangroves que la cité maya de Lamanaï*** a prospéré. Pour y accéder, il faut tout d'abord emprunter la route de l'ouest, en direction d'Orange Walk. Après une heure de route, terminus tout le monde descend. Nous voici tous débarqués à deux pas de l'embarcadère aménagé sur les flancs de la New River***, la rivière qui fend la jungle jusqu'au plus profond de la forêt.

Bon, tout ça ressemble de près ou de loin à une épaisse mangrove avec son cortège de nénuphars et de palétuviers, mais notre guide jure les grands dieux qu'il n'en est rien. La New River, c'est la New River... Ok, je note. En attendant, son rivage est tapissé d'une flore épaisse, de troncs enracinés dans l'eau... et de gentils petits crocodiles, qui, un jour, c'est sûr, deviendra grand.

En remontant la New River***, c'est toute une cohorte de faune et de flore magnifique que nous croisons en chemin. Un peu trop vite à mon goût. Mais comme on dit ici : "Unbelizible !"... Traduisez "money is money" et les gringos, on leur pèlera le dos. Et les Frenchies alors ?

Ok, j'arrête de râler pour un moment et je me concentre sur la beauté des rivages qui défilent à toute vitesse sous nos yeux. Et les oiseaux ne sont pas en reste, eux qui perchent haut sur la cime des arbres. En traversant les nombreux ruisseaux et les lagunes, on aperçoit aussi des faucons et des milans. La rivière est bordée d'arbres feuillus, des orchidées et des broméliacées.

La New River*** se rétrécit d'abord jusqu'à ne former qu'un étroit goulet d'étranglement au travers duquel les embarcations se frayent un chemin à travers les racines multiples des palétuviers. Puis la rivière s'élargit et forme par endroit un véritable fleuve qui s'enfonce au plus profond de la forêt. Puis ce sont des coudes, des virages secs que notre pilote-guide, plus pilote que guide d'ailleurs s'amuse à prendre séchement en soulevant au passage d'immenses gerbes d'eau. Ici, pas d'airboat comme aux Everglades, mais les bateaux à moteur rivalisent de vitesse et de puissance. Bref, on s'amuse comme des fous. On ne voit pas grand chose, mais on s'amuse. Les croisiéristes de mon embarcation sont aux anges. "Unbelizeble non ?"

Ok, après quelques minutes, notre pilote nous offre tout de même un doux moment de grâce quand il nous fait passer au milieu d'un immense champ de nénuphars***. Magique. De petits oiseaux se déplacent sur les feuilles des nénuphars avant d'aller s'enfoncer dans les roseaux environnants. Ici, par réflection, la New River prend une teinte bleu indigo qui tranche avec le vert tendre des nénuphars. Les reflets argentés du soleil font croire à la présence de quelque esprit caché sous la surface. Etonnant. On ne se lasse pas de voir les jacanas marchant légèrement sur des protections de lis...


Enfin, après une bonne petite heure de navigation, nous accostons sur le rivage du site de Lamanaï. Pas de Mayas à l'horizon, mais de magnifiques arbres qui reflètent de l'incroyable diversité de la flore de Bélize. Unbélizible !



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